Il s'agit de quatre nouvelles séries de planches de petits formats ( 21x 30 cm ) qui évoquent des sortes de paysages maritimes à l'aspect irréel. Pour ce travail, le support est partie prenante dans le résultat: ce sont des plaques de bois enduites grossièrement de blanc et dont les fibres et les défauts apparaissent et apportent une matière intéressante. La peinture à l'huile très diluée à l'essence, appliquée au pinceau  puis presque effacée au chiffon, se fond dans le support. La peinture ou le support apparaissent successivement suivant l'endroit où l'on se trouve.

 La première de ces séries: "Mélancolie d'automne" qui, tout en représentant un même horizon maritime aux couleurs et aux lumières changeantes laisse apparaître des coulures et des imperfections du support qui témoignent d'un certain mal être face aux transformations de la lumière automnale. Cette première série, de cinq planches indissociables, réalisée à l'automne 2007 marque la fin de la période de "L'éveil au monde". C'est néanmoins la même technique qui sera utilisée pour les séries suivantes qui véhiculeront des idées différentes.

La deuxième série: "Pollutions" est aussi composée de cinq planches qui peuvent, cette fois-ci ,être autonomes. Pour ce travail, le fond est encore plus présent. Si l'on observe ces peintures de loin, on peut imaginer se trouver devant un paysage maritime nordique. Mais plus l'on s'approche, plus le paysage disparaît et laisse la place aux aspérités du fond qui le parasitent. Cette série indique une prise de conscience  de l'état de la planète au point où l'on ne puisse plus contempler un paysage sans faire abstraction de ce dont l'air est constitué.

La troisième série: "Extases" qui est composée de trois planches est réalisée de la même façon que les précédentes mais en ne laissant  apparaître le fond que très peu. C'est une sorte de pause où la beauté de la nature arrive, parfois, à faire oublier la présence néfaste de l'homme, le temps d'un moment extatique.

La quatrième série: "Interférences" reprend exactement la même technique que celle utilisée pour "Pollutions" avec la même idée mais encore plus prégnante. Le fond est, ici, beaucoup plus présent et parasite davantage la perception du paysage.

Mélancolie d'automne